Des monopoles de vente de services ou de biens sont privatisables sans qu’il soit besoin d’y mettre fin. Certes tout un courant de doctrines soutient le contraire. Mais c’est en excluant de ses vues que le législateur a le pouvoir de contraindre une entreprise à laquelle l’exploitation d’un monopole a été confiée de ne pas :
Ouvrir aux sociétés par actions restituables n’implique pas de fermer aux sociétés par actions négociables. Aux conseils d’administration des unes et des autres de faire valoir les caractéristiques de leurs offres respectives auprès de la puissance publique et de l’opinion, étant entendu que l’objectivité commande de tenir bien clair ce qui est spécifique aux apports en capital, selon qu’ils sont restituables et négociables, seuls ces dernières octroyant des parts de copropriété dont la liquidation est susceptible de fournir des augmentations de patrimoine privé par plus-value latente ou réalisée.
Des questions de grande importance s’en trouvent posées. Entre deux propriétés d’entreprise, dont l’une est exercée par la puissance publique et l’autre par une société par actions restituables, quelle est la plus authentiquement collective ? La moins facilement captable par une oligarchie ou une bureaucratie ? La plus ouverte à la participation de tout citoyen moyennant un faible placement minimal en capital dûment rémunéré ? La plus apte à contribuer à ce que la population, y compris pour sa plus grosse part qui est inévitablement la moins fortunée, en vienne à disposer d’autant de capital qualité retraite qu’elle en éprouve le besoin ? La plus extensive du bien commun tout en étant la moins réductrice de liberté et de responsabilité individuelles ?