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Home› Part III – Major economic policy guidelines› Cleaning up the labor market›Economic policy 11.

11. Assume the sharing of total labour income through wage gaps.

En matière d’échanges économiques, revenu du travail et « rémunération du travail » désignent la même contrepartie, cette dernière s’entendant parts patronales incluses tant qu’il y en a151.

  • Entre fournisseur et client, les relations normales sont de subordination réciproque. Un contrat de travail ne fait pas exception, pourvu qu’il respecte ce qu’est en vérité un échange économique152.

C’est seulement en droit que le lien de subordination de l’employé à l’employeur fait des wages un sous-ensemble des rémunérations du travail. Dès qu’il y a un revenu du travail, il y a wage économiquement parlant, quelle que soit la dénomination de cette rémunération153. Bien que, dans le cas du revenu du travail du propriétaire d’une entreprise en nom personnel, il n’y ait manifestement pas subordination d’une personne à une autre, physique ou morale, ce revenu est en réalité une charge de cette entreprise, y compris quand ce propriétaire se dit ou est dit être un « travailleur indépendant » ou un « autoentrepreneur ».

  • Trois grandeurs structurent les revenus du travail. Cela vaut dans tout pays et de façon permanente.

L’une est la rémunération médiane du travail. Par définition de ce qu’est une médiane en statistique, les revenus du travail inférieurs ou égaux à la rémunération médiane sont aussi nombreux que ceux qui lui sont supérieurs. En statistiques économiques nationales et sectorielles, les difficultés de son estimation n’empêchent pas qu’elle existe.

  • Le pouvoir d’achat que procure la rémunération médiane du travail est appelé à croître. C’est l’un des points sur lesquels un consensus sur le volet salarial d’une politique économique doit prendre appui.

Plus largement, un consensus, tant sur la question salariale que sur les autres volets d’une politique économique, n’est solidement établi qu’en étant fondé sur la théorisation, expérimentalement vérifiée, des répartitions principales de flux que la pratique des échanges marchands tend à établir. C’est pourquoi ce qui suit repose notamment sur la teneur du chapitre 8154.

  • La hausse du pouvoir d’achat des rémunérations du travail est à la charge des employeurs. La dynamique de cette hausse est, bien entendu, conditionnelle.

Pour engendrer la hausse du pouvoir d’achat des rémunérations du travail, il faut un courant d’innovations techniques assez vaste et continu pour élever la productivité moyenne des investissements. Certes, ce ne sont pas souvent les employeurs en tant que tels qui sont les inventeurs de ces innovations. Mais ce sont eux qui leur ouvrent leurs débouchés, via leur gestion financière, y compris ailleurs qu’en entreprise, ainsi que dans l’ensemble du secteur public. C’est potentiellement tous les employeurs et non pas seulement les entrepreneurs avec, actuellement, encore, soit dit au passage, leur tendance à considérer exagérément que la « création de richesse » est l’apanage du secteur marchand — en fait, tout emploi rémunéré participe à l’incessante création de valeur d’échange économique.

  • Une autre grandeur qui structure les revenus salariaux est la rémunération minimale du travail. Une proportion importante d’emplois qui, aujourd’hui en France, ne procurent à ceux qui les occupent que, ou guère plus que, la rémunération horaire minimale du travail, a toujours existé et continuera à exister.

Dès lors qu’il y a croissance du pouvoir d’achat de la rémunération médiane du travail nommée C1, la croissance du pouvoir d’achat de la rémunération minimale du travail appelée C2 est susceptible d’être inférieure, égale ou supérieure à C1. Ceux qui estiment que le plein emploi s’obtient par l’infériorité de C2 par rapport à C1 n’ont pas compris qu’il est lourdement contreproductif delier la croissance et la compétitivité à la précarisation de l’emploi et à la baisse du coût du travail155.

  • La troisième grandeur qui structure les revenus salariaux est la série des écarts de rémunération du travail. Entre chaque rémunération du travail et la rémunération médiane, l’écart est négatif, nul, ou positif.

Ces écarts peuvent être vus de deux façons. Ou bien ils sont considérés comme étant la conséquence d’une loi économique commune à la formation de tous les prix, rendant tout aussi inévitables les rémunérations différentes du travail que les chertés différentes d’aliments, de vêtements et de logements. Dans ce cas, l’assomption (l’action d’assumer) nation par nation du partage du revenu total du travail serait incongrue : le futur des tentatives d’altération de ce partage serait celui du château de sable face à la marée montante, propulsée par la loi économique qui serait commune à la formation de tous les prix.

  • Ou bien les écarts entre les rémunérations du travail ont une fonction qui leur est propre. C’est la thèse ici soutenue : les spécificités des revenus du travail rendent possible et bienfaitrice l’assomption par le corps social du partage de leur total.

Cette possibilité et ce bienfait sont nichés au cœur de l’économie de marché, ce régime général dont ils accroissent considérablement l’acceptabilité… ce qui ne convient pas à quiconque a décidé de tenir le libéralisme économique, ou bien pour antisocial, ou bien condamné à être asocial pour exister pleinement.

  • Ce qui est susceptible d’arriver chez tout employeur de plus d’un salarié révèle l’existence d’une possibilité. Aussi bien la rémunération minimale que la rémunération médiane et l’écart entre les plus hautes et les plus basses rémunérations sont à tout instant modifiables, que ce soit avec ou sans changement du poids de la masse salariale dans le total des charges de l’employeur.

C’est généralement une fois par an que sont prises les décisions d’augmentations, de gels ou de diminutions des rémunérations du travail (diminutions car il y a fréquemment des intéressements variables en sus du « wage de base »). Quand la décision est la même pour tous les salariés, des moins aux plus rémunérés, les écarts au sein de cette masse salariale restent inchangés. Quand les décisions sont différentes par sous-ensemble de postes de travail, des écarts sont modifiés. Surtout vue sur longue et très longue période, la possibilité de l’assomption du partage de la masse salariale ne fait aucun doute.

  • Les égalités et les inégalités de rémunération du travail sont des clés de répartition des masses salariales. La possibilité décrite au point précédent est révélatrice de l’existence d’une authentique loi économique.

Les wages sont des prix dont les rapports entre eux restent modifiables par le corps social. Certes, ces modifications ne peuvent pas être brutales, faute de quoi elles réduisent trop vite des incitations ou elles renforcent trop imprudemment des dissuasions. Mais aussi, l’enchaînement année après année de ces modifications permet de poursuivre les infléchissements qui seront perçus, collectivement, comme heureux et « décents » en matière d’égalités et d’inégalités des revenus du travail. L’augmentation de la répartition des revenus nationaux du travail par la modulation des écarts de wage est l’un des traitements majeurs de « la question sociale ».

  • Le poids d’une masse salariale nationale n’est pas modifiable par la puissance publique. Une telle masse n’étant rien d’autre que le revenu total du travail, son poids le plus significatif s’entend par rapport au total national des revenus, y compris ceux procurés par des placements.

Que ce soit ou non au titre d’une « politique des revenus », les forçages afin d’alourdir ce poids finissent tous par échouer. Ou bien le forçage est celui du niveau nominal des bas wages et, par élévation générale du niveau des prix, il n’en résulte pas une augmentation durable du pouvoir d’achat ; ou bien le forçage est, par plafonnement réglementaire, des revenus des placements, et l’incitation à l’acquisition de parts de capital est trop affaiblie pour que la création et la reconversion d’emplois ne s’en trouvent pas elles-mêmes trop affaiblies (avec pour conséquence que l’augmentation du pouvoir d’achat primaire, celui que les revenus procurent, en soit freinée, bloquée ou renversée en son contraire).

  • L’élévation du pouvoir d’achat de la rémunération médiane du travail est à la portée de chaque nation. Mais pas à celle de ses gouvernements, qui prétendent la fournir à la nation, sans que cette dernière ne soit en mesure de se la procurer.

Dans ce grand ouvrage de génie civil, le « modèle social » est susceptible de devenir une cause d’échec. Il suffit qu’il soit bâti sur des dispositifs économiquement malsains. Alors une refondation s’impose. Que les partenaires sociaux et les pouvoirs publics assument complètement le partage du revenu du travail par la réduction des écarts de wages là où ils sont jugés très majoritairement indécents ne suffit pas à cette refondation. Mais il porte sur un point central qu’aucun argument de bon aloi n’autorise à faire comme s’il était subsidiaire ou hors sujet : la distribution des revenus du travail par groupes de qualification professionnelle. Se tromper à son sujet est d’autant plus redoutable qu’il en résulte trop de recours à la redistribution qui gonflent le prélèvement public au point de le rendre étouffant.

12) Les hautes rémunérations du travail amputent celles qui leur sont inférieures. Par rapport à l’acceptation commune de cette vérité, les techniques à employer par les partenaires sociaux et les pouvoirs publics sont secondaires pour en arriver à ce que la société civile tout entière assume consciemment la répartition du revenu total du travail par les écarts de wage, là où elle juge bienfaisant de les réduire ou de les accroître156.

L’amputation par les hautes rémunérations du travail des revenus – eux aussi du travail – qui leur sont inférieurs est non seulement inévitable mais aussi nécessaire. Mais pourquoi faire comme si cette amputation n’existait pas ? C’est contribuer à la rendre, en quelques générations, de plus en plus calamiteuse puisque, d’un écart croissant entre les plus hauts et les plus bas wages, les victimes sont forcément plus nombreuses, bien plus nombreuses que les bénéficiaires. C’est s’obstiner à défendre des privilèges par un déni de réalité : quoiqu’on fasse, les hautes rémunérations du travail abaissent le pouvoir d’achat des rémunérations qui leur sont inférieures.

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